Sonia AYA
Dans le cadre de mon métier, amenée à croiser le chemin de victimes de violences conjugales, j’ai été bouleversée par le regard de l’une d’entre elles dans lequel j’ai pu y lire du désespoir et de la résignation.
J’ai alors ressenti le besoin d’écrire une pièce de théâtre intitulée « Je me porte bien!» pour aborder cette problématique des violences faîtes aux femmes et ce, afin d’expliquer au plus grand nombre ce processus pernicieux, tant pour les victimes que leur entourage. Je souhaiterais utiliser cet outil pédagogique pour faire de la prévention mais aussi pour montrer aux victimes qu’elles peuvent toujours sortir de ce fléau. Cette pièce vise un large public et j’aimerais en particulier toucher celui des lycéens et les institutions en relation avec ce fléau.
À travers ma création, j’ai eu à cœur d’expliquer tout ce processus qui menait à banaliser et finalement accepter d’être maltraitée physiquement et psychologiquement. D’un sujet lourd, j’ai néanmoins voulu y insérer des passages légers, parfois drôles, afin de faire passer mon message sans que cela ne soit trop dramatique.
J’ai ainsi construit la trame de mon histoire en m’aidant des questions suivantes: Est-ce que le fléau de la violence peut toucher tout le monde ? Est-ce que l’éducation, la façon d’avoir été aimée par chacun des parents, l’enfance peuvent orienter une victime vers son bourreau ? L’inconscient est-il responsable du choix de la proie comme du partenaire violent ? Est-ce que la pression sociale et/ou l’entourage peuvent influencer une victime à cautionner la violence ? N’y a-t-il pas un problème d’estime de soi, de confiance en soi chez les protagonistes ? Qu’est-ce qui fait qu’une femme accepte la première injure, la première bousculade et la première gifle ? Quand commence l’isolement ?